Qui peut encore dissocier Fox News des positions politiques de Trump ? Plus grand monde, et pour cause : en Europe aussi bien qu’outre-Atlantique, certaines chaînes télévisées et talk-shows font délibérément des opinions populistes latentes d’un pays leur marotte, le plus souvent pour battre les records d’audience. Malus, l’issue fait souvent le bonheur des partis d’extrême-droite.
“Ce qui se passe en Italie aujourd’hui, c’est représentatif de ce qui se passe partout ailleurs“, commente sans ambages la journaliste italienne Anaïs Ginori […]. Il s’agit de chercher le clash à tout prix. “C’est vieux comme le monde », poursuit-elle. Mais aujourd’hui, ce qui est extrêmement dangereux, c’est que le système de l’information est démultiplié par les réseaux sociaux et les médias audiovisuels, une info trash circule beaucoup plus vite. ” L’écueil des talk-shows est de trop “courir après les combats de pugilat pour assurer leur taux d’audience“. […]
Anaïs Ginori est absolument certaine que Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur du gouvernement italien actuel, populiste et d’extrême droite, “est une pure créature de la télé, il s’est construit lui-même et sa carrière politique grâce aux talk-shows”. […]
L’homme fort de la Ligue du Nord a gravi les échelons du pouvoir au moyen de son sens de la rhétorique, particulièrement éloquente devant la caméra. […] C’est d’ailleurs là “où le rôle du bon journalisme intervient : quand Salvini détourne l’attention d’autres problèmes de fond en déblatérant sur les méfaits de l’immigration, le journaliste doit axer le débat sur les vrais enjeux “, sans quoi “un emballement du reste des médias est à craindre” puisque ceux-ci ont tendance à traiter l’information comme elle a d’abord été présentée sur les plateaux télévisés. […]