Trois ans après les attentats du Musée du Bardo et de Sousse, la Tunisie voit les touristes revenir sur ses plages, grâce à des efforts sur les tarifs et aux moyens investis dans les mesures de sécurité. La clientèle ayant changé, la rentabilité n’est pas toujours au rendez-vous.
(…) les voyagistes transportant les touristes occidentaux par centaines de charters reviennent, et les réservations pour l’été ont atteint un niveau comparable à la fréquentation avant les attentats de 2015.
Cette année-là, les fusillades dans le majestueux Musée du Bardo et sur une plage de port El-Kantaoui à Sousse, qui ont fait 60 morts dont 59 touristes étrangers, avaient mis à genoux ce secteur crucial de l’économie, déjà secoué par l’instabilité ayant suivi la révolution de 2011 (…). Le 8 juillet dernier, ravivant de mauvais souvenirs, une nouvelle attaque djihadiste a coûté la vie à six policiers à la frontière algérienne. Mais des voyagistes ont indiqué à l’AFP ne pas avoir constaté d’annulation de réservations après cet attentat, survenu loin de la zone côtière (…). La Tunisie a regagné toute sa place dans les salons du voyage européens, au point de devenir la cinquième destination moyen-courrier depuis la France, selon le syndicat des tour-opérateurs français, Seto (…).
«En termes de rentabilité, on est loin du compte», estime Haykel Akrout, directeur d’un établissement quatre étoiles très fréquenté par des Russes. «Avant 2015, on travaillait beaucoup sur le marché européen, mais depuis il y a eu l’éclosion de nouveaux marchés, algérien, russe», moins porteurs, dit-il.