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La tension ne faiblit pas au Nicaragua. Une centaine de partisans du président Daniel Ortega (ex-sandiniste, marxiste-léniniste) et de paramilitaires ont agressé des prélats catholiques dans une basilique, lundi 9 juillet, à Diriamba, dans le Sud-Ouest. Une dizaine de manifestants de l’opposition s’étaient réfugiés dans la basilique San Sebastian depuis les violences meurtrières de dimanche. Une délégation d’évêques et de prêtres s’était rendue sur place.

Plus de 270 personnes ont trouvé la mort et quelque 2.000 ont été blessées dans les violences qui secouent le Nicaragua, le plus pauvre d’Amérique centrale, depuis trois mois, selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH).

L’Église catholique fait office de médiatrice au Nicaragua et avait annoncé une reprise du dialogue lundi entre le gouvernement et l’opposition, alors que le pays est secoué depuis mi-avril par une vague de contestation exigeant le départ du président, accusé de confisquer le pouvoir. À son arrivée, la délégation menée par le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua et président de la Conférence épiscopale du Nicaragua (CEN), et par le nonce apostolique (ambassadeur du pape), Stanislaw Waldemar Sommertag, a été accueillie aux cris d'”Assassins !” et “Menteurs !”, lancés par des soutiens du gouvernement.

Les prélats ont ensuite été entourés et bousculés avant de se frayer difficilement un chemin jusqu’à l’intérieur de l’édifice. Les paramilitaires encagoulés en ont profité pour faire irruption dans la basilique et en expulser des opposants.

france24
«Les balles sifflaient au-dessus de nos têtes», raconte, visage couvert, un des 200 étudiants rescapés d’une attaque des forces pro gouvernementales contre une église de Managua, capitale du Nicaragua. L’opération, menée avec des armes de guerre, a fait deux morts et quatorze blessés, selon le cardinal de Managua, Mgr Leopoldo Brenes, qui a mené la mission d’évacuation des étudiants assiégés.

Pendant près de vingt heures, les étudiants, d’abord retranchés au sein de l’Université nationale autonome du Nicaragua (UNAN), ont vécu la terreur dans l’église de la Divine Miséricorde, où ils avaient trouvé refuge vendredi 13 juillet. Les paramilitaires, visages masqués, «nous ont attaqués sans pitié, et ont essayé par deux fois de brûler l’église alors que nous étions à l’intérieur», a détaillé à l’Agence France-Presse un étudiant.
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Le Monde

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