“Je me suis dit que j’allais y rester, que c’était la fois de trop et que c’était fini. Je me suis surtout dit que le monde est vraiment cruel, pour si peu.”
Dans la nuit de samedi à dimanche, Johan rentre chez lui après une soirée en boîte de nuit. Sur le chemin, il est pris à parti par un petit groupe de personnes depuis leur voiture, mineurs ou jeunes majeurs selon son témoignage. Un groupe avec qui il aurait déjà eu une précédente altercation, en raison de sa transidentité.
“Ma transidentité fait partie des propos des gens qui m’agressent, je suis une “honte” parce que je n’assume pas mon propre sexe. C’étaient des gens qui avaient l’air très à cheval sur leur religion. J’étais un peu l’enfant de Satan dans leur histoire. Ils ont dit que j’étais “dégueulasse”, que je n’avais pas ma place sur terre, que j’étais une “saleté de gouine”. J’en passe, c’était pas beau à entendre.”
Après l’avoir insulté, le groupe l’agresse ensuite physiquement. Plusieurs personnes le frappent, puis l’empoignent et le jettent sur la chaussée. La voiture tente alors de lui rouler dessus. Il parvient à l’éviter et à prendre la fuite.
“Ça aurait pu être pire, si je n’avais pas réagi assez tôt, si je n’avais pas eu les bons réflexes. J’ai encore peur de sortir le soir seul et de rentrer, j’évite de sortir trop tard, j’attends de m’en remettre.”
Pour soutenir Johan et dénoncer les agressions transphobes, le Parti Communiste, où il est adhérent, organise un rassemblement de soutien jeudi 19 juillet à 18heures, place de la République.
“Les questions de transphobie et d’homophobie font partie de nos revendications depuis longtemps”, explique Mathilde Moulin, jeune militante.(…)