Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron fête sa victoire dans la cour du Louvre. Il marche dans la nuit, solitaire, au son de L’Hymne à la joie. Dans l’ombre, un homme accompagne ses pas jusqu’à l’estrade où il va prononcer son premier discours de chef d’Etat. Au pied de l’escalier de fer, le président tout frais élu abandonne sur sa gauche le guide de cette longue marche présidentielle, un homme brun de 25 ans qui s’éclipse en coulisse : Alexandre Benalla.
Ce soir de printemps 2017, derrière la tribune, le jeune homme veille pour la première fois de sa vie sur un président de la République. Un Graal, à 25 ans. Quelques jours plus tard, le voilà à l’Elysée comme adjoint au chef de cabinet – une formule floue qui signifie qu’il s’occupe désormais du quotidien du président. Il dispose d’un bureau et d’une voiture de fonction.
Au SO, chacun son surnom : autour d’«Alex», il y a «Momo Testo» (pour «testostérone»), «Kamel Judoka» ou encore «Barbiche». Sur une messagerie privée, Benalla résume ce que lui inspirent les consignes des policiers : ils n’ont qu’à «se faire enculer. » https://t.co/I6pIkPq8dQ
— Ariane Chemin (@ArianeChemin) July 20, 2018
Quoique simple gendarme de réserve et alors que son expérience se limite à des missions de sécurité privée, le voilà chargé de superviser la protection d’Emmanuel Macron. Une étrangeté, puisque c’est d’ordinaire le groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) qui est chargé de la sécurité du chef de l’Etat. Benalla et les hommes du GSPR (policiers et gendarmes) traitent désormais d’égal à égal. Non sans rivalités, de plus en plus aiguisées.