Editorial du Monde sur l’affaire Alexandre Benalla.
Le pouvoir a choisi de protéger un individu en raison de son appartenance au premier cercle de la Macronie, au mépris du respect de la loi et des règles. Elle révèle une série de dysfonctionnements au sein de l’Elysée qui ont eu des répercussions en cascade.
Alors qu’Emmanuel Macron avait fait de l’exemplarité l’un des piliers de son quinquennat, c’est un manquement grave sur ce terrain de l’éthique et de la responsabilité du pouvoir qui provoque la crise la plus aiguë à laquelle le président de la République ait été confronté depuis son élection. L’affaire Benalla est en train de se transformer en affaire d’Etat, fragilisant l’exécutif sur ce qui devait au contraire faire sa force : la promesse des pratiques d’un « nouveau monde ». […]
Le président aime agir avec ses fidèles en mode commando. C’est ce système dans lequel la loyauté prime sur tout le reste qui a conduit le président à commettre une faute politique majeure. Les conséquences sont graves, car cette affaire revêt toutes les caractéristiques d’une affaire d’Etat. […]