L’organisation de la prochaine Coupe du monde se heurte, déjà, aux enjeux géopolitiques qui secouent la région
À peine le rideau est-il tombé sur le stade Loujniki de Moscou que les regards des officiels de la FIFA se sont tournés vers Doha. C’est en effet le Qatar qui, au terme d’un processus contesté, organisera la Coupe du monde de football en 2022. En sus des interrogations sur la capacité de l’émirat, qui sera le pays organisateur le plus petit et le moins peuplé de l’histoire de la Coupe du monde à organiser l’événement, le blocus imposé actuellement par d’autres États du Golfe suscite des inquiétudes supplémentaires.
La première appréhension concerne le respect du calendrier de construction des stades. Le Qatar a prévu de faire sortir de terre huit stades, plus que ce qu’aucun autre pays organisateur n’aura construit (…).
Pas sûr de pouvoir accueillir tous les matchs
L’interrogation la plus importante reste néanmoins l’effet du blocus sur (…) la capacité de l’émirat à pouvoir accueillir dans de bonnes conditions l’ensemble des équipes participant à la compétition, leur personnel, et plus de 1,5 million de supporters attendus (…). Pis, le président de la FIFA, Gianni Infantino, est favorable à la mise en place anticipée de l’augmentation du nombre d’équipes participantes, qui, de 32, deviendraient 48. Autant d’équipes, de personnel et de supporters supplémentaires en perspective, mais également plus de matchs, à cause notamment de l’introduction des 16es de finale pour débuter la phase à élimination directe (…).
Afin de garantir le succès en termes d’affluence de cette coupe du monde, Doha a décidé de tout sacrifier à ses hôtes. Ainsi, dans cet émirat pratiquant un islam des plus conservateurs, un dignitaire religieux proclamera une fatwa autorisant la consommation d’alcool sur certaines parties du territoire, plus précisément les fan zones (…). De même, le comité d’organisation a rapidement rassuré les fans de foot quant à la présence des femmes dans les stades sans aucune obligation vestimentaire.
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Le blocus, s’il ne constitue pas – pour l’instant – un obstacle insurmontable à l’organisation de la prochaine Coupe du monde de football, ajoute une série supplémentaire de doutes et d’interrogations sur ce qui sera sans doute la Coupe du monde la plus polémique de l’histoire (…).