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Ce n’est pas souvent qu’une journée entière est consacrée à un seul dossier : il faut dire que ce dossier-là était particulièrement épais, dans tous les sens du terme. Pas moins de neuf prévenus, dont deux femmes. En matière de stupéfiants, les chiffres donnent parfois le vertige : là, on a dépassé à peu près tout ce que l’on voit d’habitude. Sur 5 ans qu’a duré ce gros trafic, l’héroïne et la cocaïne se sont comptées en kilos et le compteur numéraire s’est affolé : lors de l’arrestation des principaux trafiquants, 20 kg ont été saisis ainsi que 600.000 €. Quand on multiplie par le nombre de transactions avouées (toujours a minima), on a le tournis. Peu banale également, l’exemplaire coopération entre la police française (tarbaise et paloise) et la Guardia civil espagnole. Car tout est parti d’Espagne, de Lerida plus précisément. C’est un indicateur de la police qui a donné deux numéros de téléphone aux forces de l’ordre : ils appartenaient à deux Maliens, installés en Espagne. Écoutes, planques, filatures… tout l’arsenal policier en matière de stupéfiants s’est mis en route. Pendant que les policiers mettaient la main au collet de plusieurs Tarbais, les gardes civils cueillaient les deux Maliens à leur descente d’avion à Madrid. Il est apparu très vite, au vu des aveux des 7 autres personnes arrêtées, que ces deux-là étaient à la tête du réseau : un boss et son bras droit en quelque sorte. Devant le tribunal, les deux Maliens, dans le box, vont nier farouchement, le boss surtout. Quant aux sept autres, ils ne feront aucune difficulté pour reconnaître le trafic : les filles en tant que consommatrices, les garçons en tant que trafiquants, mais à moindre échelle. L’un d’eux a tout de même fait la bagatelle de 115 voyages en Espagne pour 11 kg de dope pure. Ces cinq jeunes hommes se sont tous réinsérés depuis et se sont, pour trois d’entre eux, sevrés tout seuls, ce que n’ont pas manqué de souligner leurs avocats. Ils ont également souligné un certain courage pour avoir parlé très vite, vu le climat lourd qui entourait cette affaire : les menaces de représailles étaient dans l’air. (…)

(Merci à Boulaxx)

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