Au cours de la récente Comic Con de San Diego, une secousse traversait les allées des différents halls, lorsque Disney annonçait le licenciement net et immédiat du réalisateur James Gunn, à l’aube de la production du troisième opus des Gardiens de la Galaxie cet été. La raison ? Une série de tweets, datés d’il y a plusieurs années, choquants, et aux propos nettement incompatibles avec la politique tous publics du géant américain. (…)
Pour comprendre comment des tweets datant de plusieurs années ont soudainement refait surface, il suffit d’aller regarder les personnes qui les ont déterrées le plus vite. Vous verrez, tout est plus explicite à partir de là.
En premier lieu, on trouve un certain Mike Cernovich. Une personnalité connue du public pour ses liens avec l’alt-right américaine (terme flou qui désigne une partie de l’extrême droite “alternative”, à qui on associe couramment des revendications suprémacistes blanches, islamophobes, sexistes, conspirationnistes : bref, les bons bails). Le blog personnel du bonhomme est créé en 2012, année de la seconde élection de Barack Obama, qui présage d’emblée du candidat des démocrates pour l’échéance suivante.
Le blog de Cernovich devient au cours des années suivante un manifeste pro-Républicain dans une forme de droite dure et anti-Clinton – et à terme, bien entendu, pro-Donald Trump, puisque c’est aussi (ou encore) de lui qu’il est question. Cernovich est un adepte de la théorie du complot, et pas n’importe laquelle : celle qui voit des cercles de pédophiles parmi ses opposants politiques. Il s’était déjà fait le relais d’une conspiration autour d’un supposé réseau de pédophilie dans les cercles démocrates, en marge de l’élection présidentielle en 2016, une affaire appelée le Pizzagate. Théorie qui a par la suite été démontée de toutes pièces, mais qui montre une certaine obsession du bonhomme à voir des pédophiles planqués dans les hautes sphères de la société. (…)