Une quinzaine d’hommes ont essayé de prendre le train direction Caen, ce vendredi 3 août en fin de matinée. Ils ne se sentent plus en sécurité après l’affrontement qui a fait un mort et une dizaine de blessés, mercredi.
Vendredi 3 août, 11 h. Une quinzaine d’Afghans – des hommes plutôt jeunes, demandeurs d’asile – attendent sur le quai de la gare d’Alençon. Certains discutent, debout. D’autres sont assis, adossés à un sac-à-dos ou un sac de courses dans lequel ils ont réuni toutes leurs affaires. C’est leur seul bagage.
Ils veulent fuir la ville, direction Caen. Laisser la violence derrière eux, une nouvelle fois. Mercredi, une rixe a éclaté entre eux et « les Arabes » , comme ils les appellent. « Des Marocains, des Turcs » , mais aussi « des Soudanais » . L’affrontement a fait un mort et une dizaine de blessés à Perseigne, un quartier d’Alençon classé prioritaire.
(…) « Je préfère dormir dans la rue »
Tous racontent que jeudi soir, deux voitures « remplies d’Arabes armés » se sont garées devant l’ancien hôtel où ils sont logés. « On a appelé la police. » Mais le mal est fait : les Afghans ne se sentent plus en sécurité. « On était bien à Alençon, on a reçu de l’aide, mais je préfère dormir dans la rue à Caen où les policiers sont plus nombreux plutôt que de rester ici jusqu’à ce qu’on vienne me tuer. »
Pour la police, le conflit n’est pas si simple que les Afghans le laissent entendre. Il s’agirait de deux groupes qui s’affrontent, et l’un a pris l’ascendant sur l’autre. La preuve : parmi les blessés qui sont toujours à l’hôpital d’Alençon, les deux communautés sont représentées, même s’il y a davantage d’Afghans.
(Merci à Boulaxx)