Dans les bureaux de postes des « quartiers populaires », l’absentéisme des guichetiers y est de 40 % à 50 % supérieur à la moyenne nationale. La Poste instaure de nouvelles primes et banalise la présence de vigiles. La Poste est la seule à mener une activité de banque sociale en permettant d’utiliser le Livret A comme un compte courant.
Le bureau de poste qui fait l’angle de la rue Marx-Dormoy et de la rue Ordener, dans le 18e arrondissement de Paris, fait le plein en ce début août, comme chaque mois lorsque tombent les prestations sociales. La clientèle est à l’image de ce quartier populaire où se côtoient des populations d’immigration plus ou moins récentes. Une vingtaine de personnes font patiemment la queue devant l’unique guichet bancaire ouvert, sous l’œil placide d’un vigile portant un brassard rouge « sécurité ». […] Ce matin, l’ambiance est tranquille, mais un postier confie que, «ici, être chargé de clientèle demande une certaine diplomatie».
Parmi les éléments d’explication, les organisations syndicales évoquent les tensions lorsque les files d’attente s’allongent, et le manque de personnel pour servir les clients. «On les oriente vers les automates, où ils peuvent récupérer l’argent de leur livret A avec une carte de retrait, mais une grande partie de ces populations ne peut pas se débrouiller seule», raconte une représentante syndicale. Pour Patricia Derouet, la DRH du réseau du groupe La Poste, le ton monte surtout lorsque le client ne parvient pas à retirer d’argent, parce qu’il n’a pas les fonds ou qu’il n’a pas de pièce d’identité… […]