Entre janvier et juillet, 98 policiers ont été agressés, un chiffre équivalent à celui comptabilisé pour toute l’année 2017.
La Gironde, terre où il fait bon vivre… Derrière la carte postale, la réalité est plus sombre : en sept mois, de janvier à juillet de cette année, 98 policiers ont été agressés dans l’exercice de leurs fonctions, contre 120 sur l’ensemble de l’année 2017. Une forte hausse qui inquiète les autorités. Crachats, bousculades, passages à tabac : la panoplie des exactions est large. « Des comportements inadmissibles, malheureusement devenus récurrents, souvent sur fond d’alcool » déplore la directrice de cabinet du préfet de Gironde, Angélique Rocher-Bedjoudjou.
(…) Les faits s’étaient cette fois déroulés sur la plage de Lacanau en plein après-midi au début de la saison estivale. Une bande d’une quinzaine de jeunes, originaires de Talence dans la banlieue bordelaise, jouent au ballon sans tenir compte des plagistes. La mère d’un enfant touché par la balle est insultée lorsqu’elle leur demande de s’écarter.
Un policier nageur sauveteur CRS intervient, le ton monte. Les insultes fusent en faisant référence à la mort d’un jeune à Nantes, mortellement touché par un CRS quelques jours plus tôt au cours d’une interpellation. Le policier tente de ramener l’un des jeunes les plus virulents au poste de police en le saisissant par un bras, quand il est atteint par un coup de poing à la tempe. Il tombe et encaisse une pluie de coups au sol sous les yeux des estivants stupéfaits.
Seule l’arrivée de ses collègues met fin au lynchage. Deux mineurs sont placés en garde à vue après ce que les autorités ont qualifié de « lâche agression ». Ils devront répondre devant la justice d’outrage et violence en réunion sur une personne dépositaire de l’autorité publique. Le CRS, partie civile, a bénéficié d’une ITT de huit jours. « On n’avait jamais vu ça sur une plage ! Sans l’intervention des collègues, cela aurait pu mal finir. Il a fallu ensuite quinze jours pour pacifier la plage et ramener le calme », raconte Xavier, un haut policier en poste en Gironde, avant d’ajouter : « Désormais, les tensions sociales prennent l’autorité pour cible, et donc la police ».
Dans le département, ces violences ne touchent pas seulement la police : deux hommes viennent d’écoper de trois et six mois de prison pour avoir battu un gendarme et un pompier qui intervenaient lors d’une violente bagarre aux urgences de la clinique de Lesparre, dans le Médoc.