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La nomination du Canadien Ben Smith à la tète d’Air France-KLM a été présentée comme un « casus belli » par les syndicats de la compagnie. Une attitude sévèrement jugée par certains éditorialistes.

En nommant le Canadien Ben Smith à la tête d’Air France, le conseil d’administration de la compagnie a-t-il « placé Air France sous influence nord-américaine » et « renoncé à sa souveraineté aérienne » ? Telle était la crainte de Paul Farges, représentant des pilotes actionnaires au CA d’Air France-KLM dans une tribune publiée dimanche dans Le Journal du dimanche. Une crainte partagée par l’intersyndicale d’Air-France (constituée de la CGT, FO, SUD, le SNPNC, Unsa-PNC, la CFTC, le SNGAF, le SNPL et Alter). […]

Dans La Croix, Guillaume Goubert ne pratique pas l’anathème, mais revient sur les raisons de cette hostilité qui, dit-il, « s’explique facilement. Numéro deux d’Air Canada, Benjamin Smith a développé dans cette compagnie les activités à bas coût, ce qui laisse augurer un dialogue social sans facilités. Sa rémunération risque aussi de fonctionner comme un chiffon rouge. Son salaire s’élèverait au triple de celui de son prédécesseur, alors que le long conflit social du printemps n’a pas atteint son objectif de hausse des salaires des employés d’Air France. » […]

Mais Nicolas Beytout n’en démord pas dans L’Opinion. « Certes, les syndicats catégoriels brillent rarement par leur sens de l’intérêt général : c’est même leur fonction première de se focaliser sur leurs seuls intérêts particuliers. Mais dans une entreprise comme Air France, leur défense obsessionnelle d’un statut a fini par dépasser le cadre de leur secteur pour impacter tout un pays. […] Quelle étrangeté de voir ces professionnels baignés dans un univers par définition mondialisé se crisper sur une vision nationaliste du métier ; mais peut-être cela cache-t-il la crainte d’être bientôt vraiment dirigés, la peur de la fin de la récré ? » […]

Le Point

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