A Schwäbisch Gmünd, Ashwaq Haji raconte qu’elle suivait des cours d’allemand et voulait trouver un travail. Mais le 21 février 2018, elle dit avoir aperçu dans un supermarché un homme descendre d’une voiture et l’appeler par son nom avant de s’adresser à elle en allemand. “Il m’a dit qu’il était Abou Houmam, je lui ai dit que je ne le connaissais pas et il s’est mis à me parler en arabe, affirme la jeune fille. Il m’a dit ‘ne me mens pas, je sais très bien que tu es Ashwaq et que tu vis en Allemagne avec ta mère et ton frère’, il m’a même donné mon adresse et d’autres détails de notre vie [en Allemagne].”
La jeune fille aurait aussitôt contacté la police locale. “Ils m’ont dit que c’était un réfugié comme moi en Allemagne et m’ont donné un numéro à appeler si jamais il s’en prenait à moi“, poursuit-elle. Traumatisée, Ashwaq Haji est partie fin mars avec sa mère et son frère pour le nord de l’Irak. Elle dit y vivre dans la peur car Abou Houmam a, selon elle, de la famille à Bagdad.
La police judiciaire du Bade-Würtemberg a indiqué récemment sur Twitter avoir “ouvert une enquête le 13 mars 2018” mais a toutefois précisé que l’enquête ne pouvait “se poursuivre pour le moment, la témoin [Ashwaq Haji] n’étant pas joignable pour répondre aux questions”. Le parquet fédéral s’est “penché sur la question“, confirme à l’AFP un porte-parole. “Mais jusqu’ici, au regard des éléments de preuves disponibles, nous n’avons pas pu identifier avec la certitude nécessaire l’auteur présumé.”
Ashwaq Haji affirme avoir visionné avec la police allemande les images de vidéosurveillance du supermarché où a eu lieu la rencontre, se dit prête à communiquer ses coordonnées mais refuse de se rendre de nouveau en Allemagne.