Les habitants du quartier redoutent une escalade de la violence
Ils ne parlent que sous couvert d’anonymat, quand ils parlent. «C’est la deuxième fois en un an que des coups de feu sont tirés dans l’avenue Bonaparte, se risque une Rémoise. Il faudrait faire quelque chose, s’arranger pour que les jeunes ne se rassemblent plus au pied de l’immeuble désaffecté. Parce que ça fait vraiment peur.»
«C’est pas la faute des jeunes du quartier !, les défend une habitante (…).» Elle abat sa dernière carte pour démontrer le bon fond de ses petits protégés. «Comme mes deux fils, beaucoup ont été incarcérés, argue-t-elle. Malgré cela, les violences continuent. Ce ne sont donc pas eux qui créent un climat d’insécurité.»
Plus posé, un Rémois se lance dans un débat sociétal. «Le problème, c’est le mélange des populations, avance-t-il. Les nouveaux arrivants ne s’entendent pas avec les anciens du quartier. Résultat, cela crée des histoires sans fin.» Il développe : «On a mis des Tchétchènes ici. Ils ont connu la guerre. Ils sont sans foi ni loi. Ils veulent prendre le monopole du commerce. Les jeunes se font agresser tout le temps et ça fait des vengeances.» Ses baguettes de pain payées, il poursuit à l’extérieur du supermarché (…). L’échange est soudain interrompu par l’approche de jeunes du quartier. Le Rémois s’emploie à les retenir. Dans notre dos est lancé un mot de bienvenue, donnant un bel aperçu des mentalités de certains. «Nique ta mère, bande de fils de pute ! La prochaine fois que je vous vois, je vous boume !»
Un adolescent de 17 ans tué par balle
Vendredi soir “vers 22h30 un ou plusieurs individus s’en sont pris à un jeune de 17 ans dans le quartier de Croix-Rouge: il a été atteint d’au moins un impact de balle et est décédé dans l’heure qui a suivi”, a déclaré à l’AFP Matthieu Bourrette, le procureur de Reims, précisant que la victime n’était “a priori” pas connue des services de police. Une autopsie sera réalisée en début de semaine prochaine pour préciser les circonstances du décès.
(…)
(Merci à Vergo)