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La construction du récit est ­ample. Il démarre de nos jours à New York avec l’assassinat inexpliqué d’un client par un employé de poste répondant au nom d’Hector Negron, détenteur de la prestigieuse médaille militaire Purple Heart, se poursuit par un long retour en arrière sur la campagne d’Italie, revient enfin aux Etats-Unis pour à la fois élucider l’affaire criminelle et trouver une forme de rédemption aux survivants du carnage. Le gros morceau narratif est italien, relatant un épisode de la progression de l’armée américaine en Toscane en 1944. On y suit un groupe de soldats noirs envoyé au casse-pipe par un officier blanc veule, incompétent…

La cause noire américaine nourrit l’œuvre de Spike Lee dans l’espace et le temps. L’implication des troupes noires dans la libération de l’Europe ­durant la seconde guerre mondiale est ainsi le sujet de Miracle à Santa Anna. Réalisé en 2008, le film est resté méconnu en France en raison de l’annulation de la sortie du film par la filiale distribution de TF1 et du procès qui s’ensuivit entre les parties.

L’affaire coûta, en 2011, 32 millions d’euros au groupe, mais le mal était fait. Ce film, vu à l’époque par certains ­cinéphiles lors du festival de Deauville ou à la Cinémathèque française, sort finalement mercredi 29 août en salle, à l’initiative du distributeur Splendor Films.

Initiative heureuse en ce sens qu’elle répare une continuité mise à mal dans la fréquentation d’un auteur important, mais plus problématique dès lors qu’on examine, avec le recul nécessaire, la valeur intrinsèque de Miracle à Santa Anna. Grosse production majoritairement tournée en Italie, le film est inspiré du roman éponyme de l’écrivain James ­McBride, publié en 2002, qui relate l’expérience de l’oncle de l’auteur, membre durant la seconde guerre mondiale de la 92e division d’infanterie, dans laquelle 15.000 soldats afro-américains ont combattu sur le front italien d’août 1944 à ­novembre 1945.

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