Au lendemain de l’approbation, par le gouvernement El Othmani, du projet de loi sur le service militaire obligatoire au Maroc, des médias néerlandais et belges se sont interrogés sur le cas des binationaux établis à l’étranger.
Dans ce sens, le site NOS souligne que l’impératif de la conscription pour les binationaux n’est pas expressément tranché. Cependant, les concernés considèrent d’ores et déjà que la question ne fait pas partie de leurs préoccupations principales. Interrogée par le média, Meryem, 23 ans, considère ainsi que le service militaire «ne devrait pas être obligatoire pour les Maroco-néerlandais». […]
De son côté, Nasser, un Maroco-néerlandais de 23 ans, confie à NOS ne pas adhérer à l’idée d’effectuer son service militaire au Maroc. «Je me débrouille bien aux Pays-Bas, je suis bien parti, je suis fier et heureux d’être Néerlandais et Marocain, mais si je dois partir au Maroc pour une année, cela me freinerait dans mon développement ici». Au lieu de passer par l’armée, l’étudiant évoque la possibilité de payer une exemption de conscription, comme le permet par exemple la législation turque. […]
Cité par le média néerlandais Trouw, l’ancien conseiller municipal de Rotterdam, Fouad El Haji, souligne en effet que nombre de citoyens marocains ayant la nationalité néerlandaise se posent cette question.
Il rappelle cependant que les concernés ne font pas explicitement partie des cas exempts de ce régime obligatoire. «Le texte ne fait exception qu’aux personnes handicapées ou qui prennent en charge leurs familles, indique-t-il. Les étudiants sont exempts, certes, mais ils peuvent être rappelés à tout moment dès la fin de leur cursus».
En Belgique, le quotidien L’Echo s’est également posé la question concernant les binationaux marocains. A y voir de plus près, «même si la mesure n’est pas tout à fait claire, les jeunes belgo-marocains sont concernés», indique le média.
En effet, la même source explique que «dans le projet de loi, rien ne mentionne les cas de double nationalité ou les naissances à l’étranger». Dès lors et tant qu’aucune précision réglementaire n’a été apportée dans ce sens, «tous les enfants de Marocains considérés comme Marocains par le royaume sont concernés», conclut L’Echo.