Un agent des impôts en poste aux Mureaux (Yvelines) est poursuivi pour apologie du terrorisme pour avoir tenu des propos a la gloire de Daech devant ses collègues. Les collègues d’Amir, 40 ans, l’ont dénoncé pour avoir tenu dans l’open space des propos à la gloire de l’EI. Son avocate dénonce des « ragots » de bureau.
Les propos poursuivis ont beau n’avoir été tenus que dans un open space, et donc un lieu privé, ils peuvent être constitutifs d’une apologie du terrorisme, a estimé la Cour de cassation dans un arrêt daté du 8 août 2018. Après l’assassinat du père Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray en juillet 2016, Amir, un agent des impôts alors âgé de 38 ans en poste aux Mureaux, dans les Yvelines, s’était en effet adressé à une poignée de collègues en se réjouissant que le prêtre aille « rejoindre son Dieu ». « C’est une bonne chose», aurait-il dit, précisant que «tout le monde pens[ait] la même chose». «Je n’aurais pitié que pour moi et mes enfants », avait conclu l’agent des impôts, selon des témoignages de personnes présentes rapportés à sa hiérarchie.
Jour après jour, les provocations avaient continué, Amir n’hésitant pas à vanter les charmes de l’État islamique (EI) : « Daech, c’était bien. » Ou à jurer qu’il avait fait partie, autrefois, d’une « cellule de radicalisation ». Avant, finalement, de s’en prendre à une collègue qui aurait mis en doute son hygiène, lui affirmant, geste à l’appui, qu’elle se serait fait « zigouiller » si elle avait été sur le territoire de Daech.
Le juge d’instruction avait d’abord prononcé un non-lieu, considérant, comme le soutenait l’avocate de l’agent, Me Barrère, qu’il n’y avait pas apologie du terrorisme puisque les propos n’étaient pas publics. […]