La région de Saxe, où “l’extrême droite” mobilise l’opinion contre les étrangers après une altercation mortelle, est un bastion de cette mouvance en Allemagne et un haut lieu de la contestation d’Angela Merkel et de sa politique migratoire.
Frontalier de la Pologne et de la République tchèque, dans l’ex-RDA, la Saxe avait provoqué un tremblement de terre politique lors des élections législatives de septembre 2017: le parti anti-immigrés, anti-Merkel et anti-islam AfD (Alternative pour l’Allemagne) est devenu la première force politique régionale avec 27% des voix, soit deux fois plus que la moyenne nationale.
Dans la ville même de Chemnitz, où une manifestation d’extrême droite dimanche s’est transformée en “chasse collective” aux étrangers après la mort d’un Allemand de 35 ans, tué à coups de couteau lors d’une altercation pour laquelle la police soupçonne un Syrien et un Irakien, l’AfD avait enregistré près de 25% des suffrages à l’époque.
(…) La chancelière Angela Merkel est copieusement sifflée dès qu’elle se rend en Saxe, les policiers sont la cible de jets de pierres et de bouteilles, des équipes de journalistes de télévision ont aussi été pris à partie.
(…) Les “Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident” (Pegida) y ont lancé leur mouvement à l’automne 2014, par des manifestations anti-immigrés tous les lundi soirs dans leur fief de Dresde, capitale de la Saxe.
En janvier 2015, au moment des attentats en France contre le journal satirique “Charlie Hebdo” et un supermarché casher, le mouvement avait réussi à réunir 25.000 participants à l’une de ses marches.