La condamnation du jeune demandeur d’asile dans le sud du pays ne met pas fin aux manifestations anti-migrants.
C’est avant tout un sordide crime passionnel mais c’est devenu une affaire politique. Lundi, le tribunal de Landau, dans le sud-ouest de l’Allemagne, près de la frontière française, a condamné un jeune homme à huit ans et demi de prison pour le meurtre de son ex-petite amie à Kandel. Le tribunal a retenu le crime passionnel d’un adolescent qui aurait tué par jalousie, quelques jours avant Noël 2017.
L’extrême droite allemande y voit en revanche un élément d’une longue série de meurtres commis par des migrants et la preuve des errements de la politique d’asile de la chancelière Angela Merkel. L’affaire est devenue politique parce que le meurtrier, Abdel H., est un demandeur d’asile afghan arrivé en 2016, avec la vague de ce que l’extrême droite appelle “les migrants de Merkel”. Son cas atteste du chaos qui régnait dans les procédures d’enregistrement des migrants entre 2015 et 2016.
Abdel dit en effet qu’il est Afghan, mais son origine est incertaine. Aussi incertaine que son âge : il a prétendu avoir 15 ans, comme sa victime Mia. Des experts convoqués par le tribunal ont toutefois estimé qu’il aurait plutôt entre 17 et 20 ans. Dans le doute, Abdel a été jugé à huis clos par un tribunal pour mineurs.
Ailleurs, les juges en ont décidé autrement. Les experts étaient également indécis sur l’âge d’Hussein K., qui a assassiné une étudiante, Maria L., à Freiburg en 2016. Dans ce cas, le procès a pourtant été mené dans un tribunal pour adulte. (…)