La majorité des migrants qui tentent de rejoindre l’Union européenne en passant par la Bosnie viennent d’Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh. Mais quelques Algériens empruntent également cet itinéraire improbable.
Des rivières et des fontaines, de belles forêts, des prix abordables et des mosquées. La Bosnie est devenue depuis quelques années un lieu de vacances privilégié pour la classe moyenne du Golfe. Elle se bouscule à Bascarsija, le quartier ottoman le plus ancien de Sarajevo (XVe siècle). C’est aussi le quartier le plus animé de la capitale de Bosnie-Herzégovine, avec ses boutiques et ses terrasses de cafés-restaurants, qui ne servent pas d’alcool. Dans un coin de la place aux Pigeons (Sebij), un petit groupe de jeunes chahutent, s’interpellent, sous l’œil réprobateur des Bosniens. Ce sont des Algériens. Ils tentent d’entrer dans un pays de l’Union européenne en passant par la Bosnie, considérée comme une déviation de la « route des Balkans », de plus en plus verrouillée.
Tabassés par les garde-frontières croates
Ils n’ont ni l’allure ni le comportement des migrants, habituellement réservés. Ils parlent fort et font la manche avec insistance. « Depuis Alger, j’ai pris un vol pour Istanbul il y a deux mois. J’ai traversé la Grèce, la Macédoine, la Serbie. Je suis bien arrivé à Zagreb, mais les Croates m’ont refoulé en Bosnie, après m’avoir tabassé, piqué mon argent et cassé mon téléphone portable », raconte un mécanicien originaire de Tizi-Ouzou, en Algérie.(…)