Barbara Lefebvre et Anne-Sophie Nogaret s’insurgent contre la tenue d’un colloque à Paris VII réunissant des «chercheurs en indigénisme» et dévoilent la manière avec laquelle le milieu universitaire français est saccagé par l’idéologie antirépublicaine des groupuscules d’extrême-gauche.
Barbara Lefebvre est professeur d’histoire-géographie. Elle est coauteur de Les Territoires perdus de la République (éd. Mille et une nuits, 2002). Anne-Sophie Nogaret est enseignante.
La dévastation intellectuelle conséquente à l’idéologie racialiste est apparue sur les campus américains au tournant des années 1970-1980. Pour notre malheur, elle arrive en Europe toute prête à l’emploi, dans des universités où le vide idéologique et politique a laissé le champ libre au militantisme identitariste des minorités. Un colloque organisé à l’université Paris VII fin septembre viendra encore une fois en administrer la preuve.[…]
La thèse dite «décoloniale», initiée et défendue par la mouvance indigéniste, postule l’existence d’un «racisme d’État», d’un racisme «systémique» qui maintiendrait délibérément les populations issues de l’immigration africaine dans un statut d’infériorité. Ce «racisme d’État» viserait du même coup spécifiquement l’islam, religion qui de ce fait se retrouve assimilée à une «race», celle des victimes, des humiliés par excellence. […] Il s’agit toujours chez les indigénistes de porter un regard anachronique sur cette époque passée pour mieux la décalquer sur le présent. L’anachronie, c’est leur fonds de commerce. […]