Même s’il n’a pas encore officialisé sa candidature à la mairie de Barcelone (Espagne), Manuel Valls est déjà en campagne. Le député de l’Essonne est bien présent sur le terrain. Le petit nouveau de la politique catalane a désormais huit mois pour tenter de convaincre les Barcelonais et surtout effacer cette image de parachuté qui risque de lui coller inévitablement à la peau.
A Barcelone, son irruption dans le jeu politique espagnol en avait fait sourire plus d’un au printemps dernier. Mais en cette rentrée politique, plus personne ne sous-estime la candidature de Manuel Valls. «Ça n’a rien de ridicule», doit bien reconnaître l’écrivain Aleix Renyé, observateur avisé de la politique catalane et indépendantiste convaincu. «Son entrée en jeu est un élément disruptif, cela secoue le paysage local», ajoute l’essayiste Joaquim Coll, proche de l’ancien Premier ministre. […]
« Il écoute beaucoup et en même temps, il a un discours très clair pour combattre l’indépendantisme», explique avec enthousiasme Chantal Moll, professeur de droit à l’Université de Barcelone, qui a eu l’occasion de se réunir avec lui. «Depuis la tentative de sécession, notre société est divisée. Son regard extérieur et son diagnostic peuvent nous être utiles.» […]
La gestion de l’actuelle équipe municipale est très critiquée par une partie de l’électorat. Certains Barcelonais fustigent la dégradation de leur ville : incivilités liées au tourisme de masse, permissivité face à la prolifération des vendeurs à la sauvette. A l’instar de la plupart des grandes villes d’Europe, le prix de l’immobilier s’est envolé. «Au-delà du débat indépendantiste, beaucoup de gens sont préoccupés par l’état de la ville. Valls a de l’expérience et une image qui peut séduire une partie de l’électorat conservateur» observe Iñaki Ellakuria. […]