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Dix Etats africains ont annoncé clairement leurs intentions de se doter de centrales nucléaires. A l’horizon 2025, au moins cinq pays africains en seront équipés, en plus de l’Afrique du Sud, seul pays du continent à disposer d’une centrale dotée de deux réacteurs. Pour l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA), aujourd’hui plus du tiers des pays candidats à l’énergie nucléaire sont africains. Pour parvenir à faire face à leurs besoins énergétiques croissants, plusieurs pays souhaitent recourir à l’atome. De plus, le continent dispose d’importantes réserves d’uranium très convoitées et l’Afrique est devenue un nouvel eldorado pour les promoteurs de cette technologie coûteuse. Une ruée vers l’énergie nucléaire encouragée par la Chine, la Russie et la France.[…]

L’histoire du nucléaire en Afrique est plus ancienne qu’elle n’y paraît. Outre le fait qu’il y a 2 milliards d’années (avant l’apparition de l’homme) des réacteurs nucléaires naturels auraient fonctionné dans le sous-sol de la province du Haut-Ogooué sur le site de la mine d’uranium d’Oklo dans l’actuel Gabon, le premier réacteur nucléaire* d’Afrique (produit par l’homme) a vu le jour au Congo dans les années 1950.

Sur l’initiative du gouvernement belge, un réacteur nucléaire, nommée TRICO I, d’une puissance de 10 à 50 kW, a été construit au Congo Belge, à l’université de Lovanium à Léopoldville (Kinshasa) entre 1954 et 1967 pour la recherche, l’enseignement et la production d’isotopes à usages médicaux et agricoles. TRICO I a été arrêté en 1970 et a été remplacé par le nouveau « Centre régional d’études nucléaires » (CREN) de la République démocratique du Congo par un autre réacteur plus puissant TRICO II, de 1 MW, qui deviendra opérationnel en 1977.

Le réacteur, faute d’entretien et de remplacement de ces éléments de combustible défaillants, va connaître une mort lente, malgré les efforts désespérés des techniciens locaux qui tentent avec une absence totale de budget (d’après l’AIEA) de continuer à entretenir leur réacteur, en espérant un jour des financements pour relancer leur projet.[…]

Malgré les coûts exorbitants, les risques sécuritaires, environnementaux, et tous les problèmes à surmonter pour obtenir cette technologie, à l’heure où de nombreux pays se désengagent, en Afrique, le nucléaire fait rêver. Des pays comme l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, le Ghana, le Kenya, l’Ouganda, la Zambie, le Niger, le Nigeria et le Soudan ont exprimé leurs intentions de parvenir à produire de l’énergie nucléaire (certains disposent déjà de réacteurs de recherches et souhaitent passer à la production).

Pour Mikhail Chudakov, le directeur général adjoint et chef du département de l’énergie nucléaire à l’AIEA, « l’Afrique a soif d’énergie et l’énergie nucléaire pourrait faire partie de la solution pour un nombre croissant de pays ». Selon différentes études, le continent doit installer environ 160 GW à l’horizon 2025 et davantage en 2050 quand sa population passera à 2 milliards d’habitants (1,3 milliards actuellement). En Afrique subsaharienne par exemple, 57 % de la population n’a pas accès à l’électricité. L’énergie est vitale pour le développement, tout le monde en convient et même si l’énergie nucléaire est la pire des solutions, elle fait l’objet d’une promotion internationale sans égal.[…]

RFI

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