« Pour moi, il était comme un frère. Alors qu’à nos âges, on en arrive là, ça fait mal ! » Mohamed, 67 ans, est dans ses petits souliers à la barre du tribunal de Saint-Etienne. Monsieur doit répondre de violence. C’est le 15 mai 2017 que tout a dérapé. Il est le président de l’association culturelle qui gère la mosquée basée dans le quartier de Bellevue à Saint-Etienne.
Le poignet fracturé et des gros hématomes
À la première prière du jour, soit à 5 h 30, un fidèle lui fait une remarque sur le manque de propreté de l’endroit. Sauf que ce n’est pas un habitué lambda. Mais l’ancien imam du lieu, âgé de 72 ans. Rebelote à 13 h 30, pour la deuxième prière.
Mohamed donne sa version des faits. « Il n’est plus l’imam. Il vit mal cette mise à l’écart. Et il m’accuse de ça. Sauf que c’est le bureau dans son ensemble qui a pris cette décision. Depuis, il me provoque. Et ce jour-là, il a mal parlé de ma mère récemment décédée. Alors, je l’ai poussé et il est tombé sur le placard à chaussures. » Il s’est relevé.
Le problème, ce sont les 30 jours d’Incapacité totale de travail (ITT) de l’homme tombé à terre. Il a le poignet fracturé et un gros hématome sur la main droite, sur la joue et une dermabrasion à la jambe. Le juge François Bouriaud s’étonne. « Ça ne colle pas avec les blessures.»