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Selon la journaliste allemande Michaela Wiegel, correspondante de la Frankfurter Allgemeine Zeitung à Paris, les discussions sur l’Europe sont éclipsées par la question migratoire. Elle évoque la tenaille populiste qui, avec l’AfD à l’extrême droite, et Aufstehen dans la gauche radicale, pèse aujourd’hui sur le mandat d’Angela Merkel.

Le populisme est en train d’envahir le spectre politique allemand. Comment expliquez-vous l’émergence, à gauche, du mouvement Aufstehen de Sarah Wagenknecht ?

Le mouvement fondé très récemment par Sahra Wagenknecht a vocation à récupérer – on dirait chez les politologues, à “trianguler” – au compte de la gauche la part de l’électorat issu de l’Est, qui s’est déplacé vers l’extrême droite de l’AfD (Alternative für Deutschland) en réaction à l’afflux des migrants en Allemagne. L’AfD, de sensibilité populiste de droite, bénéficie d’une grande popularité dans les Länder de l’ex-RDA et fait assaut d’arguments xénophobes. Wagenknecht est censée reconquérir cet électorat. “Aufstehen”, d’ailleurs, n’est pas un parti au sens classique, mais un mouvement, qui se prévaut de 110 000 adhérents, en surfant sur les thématiques anticapitalistes largement ancrées à gauche et avec la volonté d’en finir avec l’immigration.

Peut-on craindre qu’une vague d’euroscepticisme balaye l’Allemagne au cours de l’année à venir ? Et nourrissez-vous personnellement une telle crainte ?

Le débat en Allemagne ne porte pas, actuellement, sur cette question mais plutôt, et bien davantage qu’en France, sur la seule question migratoire. Il n’y a pas, pour l’heure ici, de véritable débat européen – rien qui évoque une discussion publique sur la réforme de l’eurozone ou le nouveau traité de l’Elysée en préparation. C’est la raison pour laquelle il faut moins redouter une vague d’euroscepticisme qui balayerait l’Allemagne, qu’un renforcement de tous les partis qui préemptent l’arrêt de l’immigration et qui conseillent de se barricader derrière nos frontières.

news.yahoo

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