Sous ce beau titre, “Histoires d’une nation”, France 2 lance sa série événement, quatre documentaires sur la France racontée par ses immigrés – ou les descendants de ces derniers – mardi 25 septembre et 2 octobre, en prime time.
Cette série documentaire raconte parfaitement notre histoire et montre combien l’immigration a été une formidable richesse. Dans cette première partie, les témoignages d’anonymes ou de célébrités sont inoubliables. Les images d’archives exposent bien comment les Italiens expérimentent, dès 1880, les discours de xénophobie qu’entendront toutes les immigrations suivantes.
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Le pari est de raconter comment notre nation s’est construite sur une histoire pas forcément “gauloise”, l’histoire de ceux et celles qui venaient d’Italie, d’Espagne, du Portugal, d’Europe de l’Est, d’Algérie, du Vietnam, et qui, un jour, furent perçus comme des “métèques”. Aujourd’hui, un quart de la population française a des parents ou grands-parents étrangers. Le documentaire ouvre sur la construction de la tour Eiffel –, et l’histoire occultée d’un des ouvriers du chantier, immigré italien, mort en érigeant ce symbole de l’identité nationale…
Pédagogique, “Histoires d’une nation” fait intervenir anonymes et personnalités dans des récits intimes et familiaux. On croise Zola, “l’italianasse” traîné dans la boue après voir défendu Dreyfus. Ou encore Maurice Obréjan, le “Bébé Cadum” de 1925, déchu de sa nationalité sous Vichy car juif, et déporté… On constate que les débats d’aujourd’hui furent ceux d’hier : les controverses autour du plombier polonais répondent aux protestations des carabins qui refusaient, dans les années 1930, qu’on laisse entrer des médecins d’Europe de l’Est – juifs, souvent. Cette série brasse plus d’un siècle d’histoires et elle raconte bien ces perpétuels mouvements de balancier : après les guerres, on naturalise car il faut repeupler ; pendant les crises, on renvoie les étrangers, variables d’ajustement.