La maire socialiste du XXe arrondissement de Paris avait déjà refusé, en 2015, que la militante féministe et antiraciste intervienne lors d’un événement autour du 8 mars.
Le week-end prochain, la Bellevilloise, un salle de concerts du XXe arrondissement de Paris, abritera le Feministival. Au programme de ce festival féministe sur le thème «Ni muse ni objet», des ateliers, des tables rondes, et des performances artistiques, bref, rien que de très normal pour un week-end militant et festif. Aussi la mairie du XXe avait accordé au collectif Les Effronté.es, qui l’organise, une subvention de 500 euros. «Cette somme est importante pour nous car nous avons voulu que l’entrée soit à prix libre, pour garantir la mixité sociale», explique à Libération Fatima Benomar, des Effronté.es. Mais vendredi, les organisateurs ont reçu un coup de fil du cabinet de la maire d’arrondissement, la socialiste Frédérique Calandra, leur expliquant que puisque la militante antiraciste et féministe Rokhaya Diallo apparaissait au programme, il n’était plus question de compter sur l’obole municipale.
«On travaille sur le programme depuis un an, donc il évolue. On nous a dit très clairement que la mairie n’était pas d’accord avec Rokhaya Diallo, donc qu’on nous retirait la subvention. Ça n’est pas correct, et nous refusons de céder au chantage», explique Fatima Benomar. Les organisateurs ont donc lancé une cagnotte afin de boucler leur budget : «On tient à payer les artistes correctement», précise Fatima Benomar. Il manquait 500 euros, ils en ont 24 heures plus tard récolté plus du double. Rokhaya Diallo, qui a relayé la cagnotte sur Twitter, a jugé la décision de la mairie «incroyable [et] absurde», la qualifiant de «censure». […]