Une candidate africaine est en lice pour l’élection de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), prévue les 11 et 12 octobre 2018 en Arménie. La ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, se présente contre la présidente sortante, la Canadienne Michaelle Jean qui brigue un second mandat.
Louise Mushikiwaba se lance dans la bataille avec un atout de poids. La candidate du Rwanda est explicitement soutenue par la France, principal contributeur de l’OIF, et l’Union africaine qui regroupe la majorité des membres de l’organisation. C’est le président Emmanuel Macron en personne qui a avancé le nom de la cheffe de la diplomatie rwandaise lors de sa rencontre à Paris avec le président Paul Kagame, le 23 mai 2018. (…)
Une candidature contestée
De nombreuses personnalités politiques et organisations internationales s’inquiètent de l’arrivée du Rwanda à la tête de la Francophonie. Outre la promotion de la langue française dans le monde, l’OIF a pour mission de soutenir la démocratie et les droits de l’Homme. Or, le Pays des mille collines n’est pas un bon exemple dans ces domaines. «Le régime dirigé d’une main de fer depuis 2000 dispose de l’un des pires systèmes de répression à l’égard des médias», souligne Reporters sans Frontières (RSF). Amnesty international dénonce de son côté l’espace politique «très limité» qui ne laisse aucune place à l’opposition.
Un choix politique
Interrogée sur cette question, Louise Mushikiwabo assure dans une interview à l’AFP que la «notion de démocratie et des droits, ce n’est pas toujours très clair et très précis». Elle se dit fière de la politique de son président «venu à un moment très difficile de l’histoire» du Rwanda.
Arrivé au pouvoir après le génocide de 1994, Paul Kagame a toujours accusé la France d’avoir une responsabilité dans ce génocide. Depuis, le Rwanda a pris ses distances avec la France et l’espace francophone. La candidature du Rwanda à la tête de la Francophonie pourrait inaugurer une nouvelle page entre Paris et Kigali.