La grande coalition dirigée par la chancelière allemande Angela Merkel ne cesse de se diviser, jusqu’à frôler la rupture. Dans la dernière enquête Infratest Dimap pour l’ARD parue vendredi, le parti de droite radicale AfD s’installe comme deuxième force politique d’Allemagne. C’est la première fois que l’institut enregistre le croisement des courbes dans ce baromètre qui fait référence.
Crise après crise, le gouvernement d’Angela Merkel n’en finit plus de se fissurer. Un an exactement après sa réélection, avec 32,9 % des voix, la chancelière n’est pas parvenue à stabiliser sa grande coalition composée de la CDU, de la CSU et du SPD comme si personne, fondamentalement, ne voulait assurer sa pérennité. Après avoir failli se rompre avant l’été sur la question de la politique migratoire européenne, la GroKo s’écharpe sur le sort de l’ex-patron du renseignement allemand Hans-Georg Maassen. […]
«Le gouvernement a été élu pour toute la législature», a déclaré au contraire le vice-chancelier SPD Olaf Scholz au Tagesspiegel. «Mais il est clair que ces années ne seront pas faciles», a-t-il convenu. Les sondages catastrophiques pour le SPD servent d’arguments à chaque camp : ceux qui veulent limiter les frais et ceux qui veulent éviter des élections anticipées. La CDU-CSU n’est pas en meilleur état. […]
Le calme reviendra peut-être au lendemain des élections régionales en Bavière, prévues le 14 octobre: la campagne a poussé Horst Seehofer, également le président de la CSU, à tendre encore davantage le rapport de force avec Angela Merkel. Mais la claque électorale annoncée pour les conservateurs bavarois, qui risquent de perdre leur majorité, ne sera pas de nature à les calmer. Ils sont persuadés de payer la politique au centre de la chancelière. […]
Avec 28% d’intentions de vote, la CDU-CSU perd aussi du terrain. Elle paie les conséquences de ces querelles internes et de l’usure du pouvoir d’Angela Merkel. Avec un tel résultat électoral, la grande coalition CDU-CSU-SPD ne pourrait pas être reconduite.