L’affaire pourrait porter sur plusieurs dizaines de milliards d’euros d’argent sale, essentiellement en provenance de la Russie.
Comment 200 milliards d’euros suspects peuvent avoir transité par une filiale de la première banque danoise sans que les mécanismes de surveillance ne soient déclenchés ? C’est ce que cherche à savoir Bruxelles, qui veut une enquête de l’UE sur les manquements qui ont conduit à ce scandale de blanchiment d’argent, a dit dimanche à l’AFP un porte-parole de la Commission européenne.
Confirmant un article du quotidien britannique Financial Times, l’un des porte-paroles de l’exécutif européen, Christian Wigand, a précisé à l’AFP que la Commission avait adressé une lettre à l’Autorité bancaire européenne (EBA en anglais) organe de surveillance de l’UE – pour l’instant basé à Londres -, lui demandant d'”utiliser pleinement” ses pouvoirs pour enquêter sur ce qui s’est passé dans la surveillance de la succursale estonienne de l’établissement danois, suite aux révélations de manquements internes qui ont amené le directeur général de Danske Bank à démissionner mercredi.
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Ce scandale qui a pris de l’ampleur ces derniers jours au Danemark, pays traditionnellement cité pour son faible niveau de corruption, concerne avant tout la filiale estonienne de Danske Bank. Selon la banque danoise qui a commandé un rapport indépendant, cette filiale a vu transiter entre 2007 et 2015 quelque 200 milliards d’euros à travers les comptes de 15.000 clients étrangers non-résidents en Estonie.
Une part importante de ces fonds a été jugée suspecte et pourrait porter la somme d’argent sale à plusieurs dizaines de milliards d’euros, provenant essentiellement de la Russie.
Cette affaire, objet d’une enquête du parquet financier de Copenhague et de l’autorité danoise des marchés financiers, promet d’être tentaculaire, l’agence britannique de lutte contre la criminalité ayant annoncé vendredi enquêter sur l’implication d’une société britannique.