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David Desgouilles est membre de la rédaction de Causeur. Il a publié Le bruit de la douche(éd. Michalon, juin 2015), et Dérapage (éd. du Rocher, 2017), un roman qui imagine la mise au pilori médiatique d’un chroniqueur coupable d’une remarque graveleuse à l’antenne.  (…)

Il n’y a pas que les «papiers en règle» d’humoriste. L’identité de la cible compte également. Faut-il aussi que cette dernière fasse partie du «Camp du Mal». Pendant des années, Christine Boutin a fait l’objet de caricatures et de sketches qui n’ont jamais mobilisé les grandes âmes féministes de ce pays. Marine Le Pen avait aussi fait l’objet d’un papier du même ordre que le sketch de Morin dans Libération, il y a quelques années. Peu pour s’en émouvoir. Charlotte d’Ornellas est estampillée «néo-réac» voire «fachosphère» parce qu’elle est membre de la rédaction de Valeurs actuelles. Si elle était journaliste au Monde, Daniel Morin ne se permettrait pas de lui consacrer un tel sketch. Et si cela avait été le cas, on n’aurait sans doute pas eu les mêmes réactions dans le studio.

Que le monde de France Inter se sépare entre le Camp du Bien, dont il fait partie, et «les fachos», dont on a le droit voire le devoir de se moquer, on commence à être habitué. En revanche, je suis plutôt agacé par le manque de réaction des pouvoirs publics et en particulier de Marlène Schiappa, qui avait pourtant fait montre d’une certaine ouverture au pluralisme lors des Assises du féminisme auxquelles elle avait convié des personnes estampillées «Camp du Mal», se voyant reprocher une telle audace. Si elle lit cet entretien, qu’il nous soit permis de lui demander si la dignité de Charlotte d’Ornellas est inférieure à celle d’autres femmes.

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