Au tribunal de district de Winterthour, les prévenus, tous de jeunes musulmans, ont clamé leur innocence: ils sont victimes d’une machination des médias et de la justice. Paraissant sûrs d’eux, presque provocateurs, ils prétendent que les victimes ont inventé l’agression violente.
Les faits remontent au 22 novembre 2016. Deux fidèles qui se trouvaient dans la mosquée An’Nur, fermée depuis, ont été frappés et menacés de mort par un groupe d’hommes.
L’une des deux victimes a été contrainte d’avaler un billet de 10 francs pour avoir «vendu sa religion contre de l’argent». L’autre victime a finalement réussi à envoyer un SMS à un policier depuis les toilettes.
Les agresseurs étaient convaincus que les deux fidèles avaient transmis des informations sur un imam à un journaliste. Selon ces informations, l’imam éthiopien concerné avait tenu un prêche haineux et appelé à la violence envers les «mauvais musulmans».
A la suite des révélations concernant le prédicateur, ce dernier avait été inculpé. Il a été condamné en 2017, à l’âge de 25 ans, à une peine de prison avec sursis ainsi qu’à un renvoi de Suisse.