Cinq morts cette année, et 250 affrontements entre bandes rivales dans la capitale depuis 2016. Devant le phénomène, Paris lance des Etats généraux de prévention des rixes avec la police, la justice et le rectorat. La situation est toute aussi préoccupante ailleurs en Ile-de-France.
Cinq jeunes gens de 15 à 25 ans ont trouvé la mort ces huit derniers mois sur les trottoirs parisiens. Comme Hismaël, 15 ans, tombé rue de la Roquette (XIe) le 13 janvier dernier, sacrifié à coups de couteau dans le dos, sur l’autel d’un obscur antagonisme entre les jeunes de son quartier et ceux de Stalingrad (XIXe). […]
Pour faire face à ce phénomène aussi « complexe qu’irrationnel » selon les termes du procureur de Paris François Molins, la maire de Paris, Anne Hidalgo, le parquet, la préfecture de police et le rectorat, ont lancé ce mercredi matin, des états généraux sur le phénomène des rixes. En associant les familles, le monde associatif, éducatif, les services sociaux et les éducateurs de rue. […]
A Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), Ruddy, qui élève ses deux enfants dans le quartier où il a grandi analyse le phénomène à travers… la carte scolaire. « On a pu le constater chez nous avec la construction du troisième collège, à la fin des années 1990, se souvient-il. Des secteurs limitrophes étaient considérés comme un seul quartier tant qu’ils étaient rattachés au même établissement mais c’est finalement tout ce qui créait du lien entre eux. Quand une partie a été scolarisée dans le nouveau collège, de nouvelles identités et sentiments d’appartenance sont nés. C’est finalement une querelle de clochers, l’histoire de France est comme ça. C’est la guerre des boutons ! » […]