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La “Colline au crack” est le nom donné à un talus qui jouxte une voie d’accès au périphérique de la porte de la Chapelle. Ce squat à ciel ouvert est l’un des principaux points de vente de Paris.

Il a suffi d’un regard. En traversant la place de la Bataille de Stalingrad, dans le 19e arrondissement de Paris, la jeune toxicomane aux cheveux noués en chignon a tout de suite attiré l’attention du rabatteur. Pour passer inaperçu, l’homme d’une cinquantaine d’années s’est fondu parmi les dizaines de migrants qui suivent les cours de français dispensés par des associations sur la place (…). La scène est d’autant plus étonnante qu’elle se déroule alors que la place Stalingrad est cernée par les forces de l’ordre (…).

“Ça ne change rien, il y a toujours des ‘modous’ ici, toujours du ‘caillou'”, explique la femme au chignon avant de disparaître dans le métro. Le terme “modous” – qui peut se traduire par “petit négociant” en wolof, la langue la plus parlée au Sénégal – désigne les vendeurs de crack, originaires d’Afrique de l’Ouest, qui opèrent dans le métro ou dans la rue.
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Abdou, 54 ans, a fini en prison après avoir agressé un autre toxicomane. “Il a voulu me dépouiller. J’ai sorti mon couteau et je me suis battu”, raconte-t-il dans un français approximatif, alors qu’il fait la manche à un feu rouge de la porte de la Chapelle. Pour beaucoup de “crackers”, l’incarcération fait office de désintoxication forcée. La sortie, sans accompagnement, est souvent synonyme de rechute. “Je n’avais pas de maison alors quand je suis sorti, j’ai fumé encore”, explique Abdou.

(…) élus et forces de l’ordre craignent que la situation ne dégénère. D’autant que la problématique vient en alimenter une autre, celle des migrants regroupés dans les mêmes quartiers de Paris. La mairie du 18e arrondissement estime que le phénomène est “marginal”, mais associatifs et migrants décrivent bien une progression du crack au sein de cette population.
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francetvinfo.fr

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