Le Monde -Afrique présente deux ouvrages invitent à «déconstruire le mythe d’une culture et d’une société françaises» que « des siècles d’esclavage et de colonisation n’auraient pas contaminées ».
Décoloniser les savoirs, décoloniser les mentalités, la philosophie… et maintenant décoloniser les arts. Deux ouvrages sont parus en France à quelques jours d’intervalle, les 19 et 23 septembre, qui questionnent les milieux culturels occidentaux, notamment français, et africains. Dans « Décolonisons les arts ! », recueil de témoignages, une quinzaine d’artistes travaillant en France dénoncent le racisme auquel ils sont sans cesse confrontés dans leur profession. Théorique et analytique, «Les Miroirs vagabonds ou la décolonisation des savoirs (arts, littérature, philosophie)», de la philosophe franco-algérienne Seloua Luste Boulbina, est davantage tourné vers la situation africaine. Ces deux livres rejoignent en librairie le récent En quête d’Afrique(s). Universalisme et pensée décoloniale, de Souleymane Bachir Diagne et Jean-Loup Amselle.
Concept qui a accompagné les luttes pour l’indépendance, la décolonisation est revenue en force dans l’aire francophone ces dernières années. A tel point que le mot d’ordre décolonial semble dorénavant remplacer le post-colonialisme et s’imposer à qui veut penser les réalités africaines ou diasporiques. […]
Pour Seloua Luste Boulbina, la décolonisation est moins un processus, qui suppose une évolution d’étape en étape, qu’un « travail sur soi ». Travail qui nous concerne tous, car, ainsi que l’explique au Monde Françoise Vergès, « les Blancs doivent apprendre à renoncer à leurs privilèges. Cela est certes extrêmement difficile à accepter d’un point de vue individuel, mais il faut comprendre que c’est toute la société française qui bénéficiera de ce combat ».