Les forces de l’ordre ont évacué, lundi 8 octobre, les manifestants qui protestaient devant la préfecture contre l’immigration clandestine venue des Comores.
Après plus de trois mois de blocage total – et six mois de fonctionnement perturbé –, le service des étrangers de la préfecture de Mayotte devrait rouvrir partiellement à partir de jeudi 11 octobre. Lundi, aux premières heures du jour, deux pelotons de gendarmes mobiles ont été déployés pour évacuer sans heurts les manifestants rassemblés devant le bâtiment préfectoral et qui en empêchaient l’accès depuis le 31 juillet pour protester contre l’immigration clandestine en provenance des Comores voisines.
«Cette situation ne pouvait pas perdurer, explique le préfet Dominique Sorain, joint par Le Monde. Pour des raisons de principe tenant au fonctionnement des services publics et pour des raisons humaines. Nous sommes allés au bout du dialogue avec les collectifs [qui soutiennent cette occupation]. J’ai décidé de faire lever le blocage.» Depuis, deux «dispositifs de retenue autonomes» – des murs de Plexiglas – et des unités de gendarmerie ont été disposés de part et d’autre de la rue menant au bâtiment pour empêcher qu’un regroupement se reforme.
Six mois de non-fonctionnement d’un service de l’Etat, une situation exceptionnelle aux conséquences graves sur le plan humain : perte de droit au séjour, d’accès aux soins, contrats de travail rompus, formations ou études interrompues du fait du non-traitement des demandes de renouvellement ou d’établissement de titres de séjour d’étrangers pas nécessairement comoriens ni en situation irrégulière. A la fin de septembre, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, avait estimé que «la fermeture du service des étrangers conduit à des atteintes graves aux personnes». […]