540 kilomètres. Voici la distance qui sépare les villes de Gontaud-de-Nogaret (Lot-et-Garonne) et Sainte-Anne-d’Auray (Morbihan). Une distance qu’a décidé de parcourir, à pieds, Patrick Maurin, un conseiller municipal de Marmande (Nouvelle-Aquitaine).
Sac sur le dos et bâton de randonnée à la main, Patrick Maurin s’est lancé dans cette grande marche afin d’alerter sur le sort précaire dont sont victimes les paysans français. “Moi je vais essayer de défendre l’agriculture à ma petite échelle” explique-t-il. Chaque jour, il s’arrête dans un village pour entendre le témoignage des agriculteurs qui sont nombreux à soutenir son action. “Ce n’est pas un agriculteur confronté à tous nos problèmes. Et lui, il fait la démarche de partir à pieds […] pour faire prendre conscience au reste de la population qu’il y a un problème chez les paysans”, se réjouit l’un d’entre eux.
Le problème : une vie précaire qui mène souvent au suicide. En France, un agriculteur se donne la mort tous les deux jours. Une hécatombe qu’il est aujourd’hui nécessaire de faire savoir, selon de nombreux paysans, car trop souvent passée sous silence.
L’un d’entre eux confie avoir voulu “en parler un jour à une réunion à la chambre d’agriculture et ils ont dit : ‘Faut pas foutre le bourdon à tout le monde avec ça !’ Donc on met le couvercle dessus et on en parle plus quoi.” Grâce à cette marche qu’il espère réaliser en 22 jours, Patrick Maurin entend sensibiliser le grand public à cet inquiétant phénomène. En France, le taux de suicide des paysans serait 20 à 30 % plus élevé que dans le reste de la population.