Pour des raisons économiques, certains morceaux de viande issus d’un abattage rituel, halal ou casher sans, se retrouvent dans le circuit conventionnel. Les demandes d’étiquetage sur les conditions d’abattage des animaux n’ont jamais abouti.
[…] Dans le milieu des abattoirs, la dérive est connue : une partie des animaux abattus selon la tradition casher ou halal, c’est-à-dire égorgés vivants sans étourdissement préalable, partent ensuite dans le circuit conventionnel. Aucun problème de santé publique, ni d’altération du goût de la viande. Impossible de savoir également les quantités en jeu. “Il s’agit d’informer le consommateur sur les conditions d’abattage des animaux, dans le sillage des discussions sur le bien-être animal“, explique Pierre Pauchet de l’AFAAD (Association en faveur de l’abattage des animaux dans la dignité). […]Une fraude fréquente. A tel point que ce sujet est au coeur des discussions du comité national d’éthique des abattoirs mis sur pied au début de 2017 après les vidéos diffusées par l’association L 214. “Pas une réunion sans que ce sujet ne soit remis sur la table. Evidemment, les industriels, les distributeurs et les instances religieuses juives et musulmanes sont férocement opposés à tout étiquetage“, raconte un membre de ce comité. “Il s’agit juste de trouver une signalétique pour informer les consommateurs, explique Pierre Pauchet. Un simple code chiffré, à l’instar de celui inscrit sur les oeufs et qui renseigne sur le mode d’élevage des poules, pourrait faire l’affaire“. En 2013, un rapport de la sénatrice Sylvie Goy Chavent préconisait déjà une telle mesure….avant que cette dernière ne soit enterrée.