Le mouvement jeunesse du parti Les Républicains élit son président samedi. Deux candidats sont en lice pour diriger ce bataillon qui ne compte plus que quelques milliers d’adhérents : Aurane Reihanian, protégé du président de LR, Laurent Wauquiez, et Charles-Henri Alloncle, ancien chef de file des jeunes soutenant Nicolas Sarkozy pendant la primaire de la droite, en 2016. Un affrontement qui a peu à voir avec les débats de fond – tous deux se reconnaissent dans la ligne de M. Wauquiez – mais qui traduit la droitisation de cette jeunesse militante.
Favori de longue date, Aurane Reihanian, 24 ans, avait vu son étoile pâlir en début d’année à la suite de propos polémiques – il avait notamment estimé dans Libération que les enfants nés grâce à la procréation médicale assistée (PMA) « ne devraient même pas exister », avant de s’excuser. […] Après avoir suivi une cure de quelques mois à l’écart des médias, l’impétrant est reparti en campagne, mais refuse de risquer à nouveau de parler des dossiers de fond : seul l’appareil militant l’intéresse, désormais. Il faut donc retourner un peu en arrière pour mieux comprendre son positionnement. Aurane Reihanian dessinait ainsi il y a quelques mois auprès du Monde sa vision de la jeunesse de droite d’aujourd’hui. «Nous sommes ceux qui ont le plus subi l’idéologie de la gauche, nous récoltons les fruits des dérives de Mai 68, affirmait-il.Les manuels scolaires sont imprégnés de cette idéologie-là. On ne donne plus les heures glorieuses de l’histoire de France, on ne fait plus aimer la France.» S’il affirme ne pas vouloir engager de rapprochement entre son parti et l’extrême droite, le militant incarne clairement cette génération biberonnée aux envolées identitaires d’un Eric Zemmour ou d’un Philippe de Villiers. […]
En face, Charles-Henri Alloncle, 24 ans, ne se trouve pas sur des positions très éloignées d’un point de vue idéologique. «Sur le fond, il y a peu de choses qui nous différencient, reconnaît volontiers ce diplômé de Sciences Po et HEC, qui travaille dans le conseil aux jeunes entrepreneurs. Il y a une vraie demande identitaire au sein du parti. Nous pouvons être la voix des territoires, les garants d’une sécurité culturelle, faire en sorte que les étrangers soient assimilés, que la sécurité, première des libertés, soit assurée, etc. » […]