Certains musulmans de Beauvais (Oise) s’inquiètent du repli et des comportements de certains des leurs. Ils accusent la municipalité de céder du terrain. Les élus s’en défendent.
Hocine Rahmani. Il y a une accentuation du repli identitaire, avec une volonté de suivre des principes du Coran non applicables dans un pays démocratique. (Hocine Rahmani)
En apparence, Beauvais semble épargnée par les problèmes de communautarisme. Régulièrement, la municipalité vante les actions des Croyants unis pour la paix, association qui réunit des représentants des quatre religions monothéistes. Mais cette belle initiative n’est-elle pas l’arbre qui cache la forêt ?
Des musulmans, pratiquants ou non, n’hésitent plus à tirer le signal d’alarme devant les dérives radicales de certains des leurs. Ils évoquent des jeunes formatés, presque endoctrinés. La ville aurait cédé « trop facilement aux exigences de certaines communautés». Référence faite à l’ouverture d’une salle de prière à Saint-Jean. Et tout cela pour « obtenir des votes lors des prochaines élections municipales ». […]
Hocine Rahmani, de L’Union des Berbères du Beauvaisis : «Aujourd’hui, dans les quartiers, on voit de plus en plus de femmes voilées. Des jeunes musulmanes interpellent leurs aînées parce qu’elles ne portent pas le voile. On fait des réflexions parce qu’on ne suit pas le ramadan. Il y a aussi une dérive dans ce qui se dit dans les lieux de culte. Quand on avance qu’écouter de la musique, c’est haram (illicite), c’est grave. Quand je vois des enfants de 7 ans apprendre le Coran par cœur, je m’inquiète de leur avenir dans ce pays et dans cette ville.» […]