Elia, qui croule sous les dettes, s’est enchaînée ce mercredi devant le tribunal pour demander à la justice de l’aider à récupérer son appartement squatté.
Dans son sac, elle a seulement prévu une bouteille d’eau, un pull et des cigarettes. « Avec tout ça, je me suis remise a fumer », souffle Elia en aspirant une bouffée. Ce mercredi matin, cette mère de famille a décidé de s’enchaîner à un poteau du parvis du tribunal de Bobigny sur lequel elle a apposé deux affichettes : « rendez-moi mon appartement », « grève de la faim ». Une opération de la dernière chance pour cette accompagnatrice d’élève en situation de handicap qui demande à la justice de l’aider à récupérer son trois-pièces de 45m2 squatté à Bagnolet. Une histoire que nous avions relatée le 10 octobre dernier. « Depuis la parution de l’article, j’ai fait une vidéo qui a été vue plus de 50 000 fois. Cela m’a remotivée pour me bouger, d’autant que j’ai reçu une lettre de l’huissier dans la foulée m’annonçant que mon appartement allait être saisi sous huitaine. Je n’ai plus rien à perdre », estime cette trentenaire, dont le logement est squatté depuis le mois de mars.
(…) Depuis plusieurs mois, l’ex-couple n’arrivait plus à rembourser son crédit et avait accumulé des dettes. Malgré ses démarches judiciaires, Elia n’a pas obtenu l’évacuation des squatteurs protégés au titre du droit au logement, car si les occupants sont depuis plus de 48 heures dans les lieux, les forces de l’ordre ne peuvent plus intervenir sauf s’il s’agit de la résidence principale du propriétaire ou d’une résidence secondaire meublée. « J’ai porté plainte, mais je n’ai même pas les moyens de faire appel à un huissier pour lancer une procédure d’expulsion qui, de toute façon, prendra des années. Or, je n’ai plus de temps. »