21/10/2018
20/10/2018
Les partisans d’un référendum sur l’accord – ou l’absence d’accord – avec l’Union européenne se sont massivement mobilisés samedi 20 octobre. Reportage.
Baroud d’honneur ou moment charnière de l’histoire tourmentée du Brexit, 700 000 personnes ont défilé, samedi 20 octobre à Londres pour exiger l’organisation d’un second référendum, selon les organisateurs de cette « Marche pour l’avenir ». « J’ai 16 ans et le Brexit m’a volé mon avenir », « Marre du Brexshit » (« Brexit de merde »), « Je suis européenne. Ensemble, c’est toujours mieux », « Qu’est-ce que l’Union européenne nous a apporté sinon la paix, la sécurité, le marché unique et les appellations contrôlées ? »… Une profusion de pancartes confectionnées à la maison a déferlé dans une ambiance joyeuse sous un soleil printanier entre Hyde Park et Parliament square, face à Big Ben.
(…) Aux militants de gauche, aux familles inquiètes pour leurs enfants, aux professionnels anxieux pour leur emploi ou leurs affaires, se superposaient toute une frange libérale de Britanniques ouverts sur le monde venus exprimer leur réel sentiment d’appartenance à l’UE et leur détestation de l’image de repli sur soi renvoyée par le Brexit.
(…)
« Personne n’a voté pour le chaos actuel. La majorité, c’est nous désormais. Nous pouvons gagner la bataille ! », a lancé la députée conservatrice Anna Soubry applaudie avec enthousiasme par la foule en majorité de gauche. « Aucun accord n’est meilleur que le maintien dans l’Union européenne », a proclamé de son côté le Labour Chuka Umunna dont le parti espère que le Brexit débouchera sur une crise et de nouvelles élections qu’il gagnerait.
Spectacle hallucinant à quelques mètres de Downing Street, la première ministre indépendantiste écossaise Nicola Sturgeon, est apparue sur écran géant via une vidéo enregistrée promettant son soutien sans faille à un deuxième référendum sur le Brexit. Le matin même, Dominic Grieve, député conservateur très écouté et ancien procureur général (« attorney-general ») avait lui-même défendu la même solution. Constatant que les négociations sur le Brexit étaient « dans l’impasse », M. Grieve, chef de fait des rebelles tories pro européens a déclaré à la BBC que « lorsqu’on se trouve devant un problème de ce genre (…), la seule solution est de revenir vers les électeurs et de leur demander : “est-ce vraiment ce que vous vouliez ?” »