Le délibéré sera rendu le 17 décembre. L'audience a été levée. Me Slim Ben Achour rappelle que quoi qu'il arrive, la procédure lancée par Mamadou, Ilyas & Zakaria est "révolutionnaire, transgressive" parce qu'ils ont refusé que ça se passe "comme d'habitude".#Procès22Octobre pic.twitter.com/yadUCuCtVK
— Sihame Assbague (@s_assbague) 22 octobre 2018
L'avocat de l'État explique que les policiers sont autorisés, dans certains lieux, à procéder à des contrôles de manière aléatoire. "C'est ce qu'il s'est passé ce jour-là. C'était aléatoire."
Entendu dans la salle : "mais l'aléatoire tombe toujours sur les mêmes"#Procès22Octobre— Sihame Assbague (@s_assbague) 22 octobre 2018
« C'est d'autant plus une faute lourde que ces contrôles au faciès, que ce profilage racial, n'est pas nouveau et peut avoir des conséquences terribles. On rappellera ici que Zyed et Bouna sont morts en tentant d'échapper à ces contrôles."
(Me Ben Achour) #Procès22Octobre— Sihame Assbague (@s_assbague) 22 octobre 2018
"Ce sont des jeunes qui sont venus me voir car ils voulaient changer le monde (…) en appliquant simplement le droit" termine l'avocat, en larmes.
— Rémi Brancato (@RemiBrancato) 22 octobre 2018
Autre justification donnée par l'administration pour essayer de contrer l'accusation de contrôles au faciès : "il n'y a pas de discrimination raciste puisqu'un des policiers qui a contrôlé les jeunes est un Antillais".
Rires dans la salle.#Procès22octobre
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"Ce qu'on leur reproche c'est d'être potentiellement des délinquants" estime Me Ben Achour : "on leur refuse de faire partie du 'grand nous'"
— Rémi Brancato (@RemiBrancato) 22 octobre 2018
Me Slim Ben Achour invite la Cour à considérer cette affaire comme il se doit : une affaire de discrimination raciste. « Il n'y pas de population criminogène, ce qu'il y a c'est la mobilisation de préjugés racistes hérités de l'Histoire coloniale. »#Procès22Octobre
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« Tous les jeunes qui sont contrôlés abusivement le savent : le contrôle au faciès c'est un package. Il y a le contrôle d'identité, le tutoiement, la palpation. Ce sont des contrôles de soumission » explique l'avocat.
Il évoque aussi l'humiliation ressentie. #Procès22Octobre— Sihame Assbague (@s_assbague) 22 octobre 2018
« Il n'y a pas de hasard. Que ce soit à Vaulx-en-Velin, à Lille ou à Bastille : ce sont toujours les mêmes que l'on contrôle. » L'avocat rappelle l'étude du Défenseur des Droits : les jeunes Arabes & Noirs ont 20 fois plus de risques d'être contrôlés.#Procès22octobre
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"Mes clients sont l'incarnation d'une réalité incontournable : 80% des individus correspondant au profil des 3 lycéens ont été contrôlés ces 5 dernières années dit le @Defenseurdroits alors que c'est 16% pour la population de référence" avance Me Ben Achour
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L'avocat des plaignants s'interroge : comment expliquer que sur tous les usagers ce soient 3 jeunes hommes non-blancs qui se font contrôler par des policiers ? Comment expliquer que 2 équipes de policiers, pas en lien, contrôlent le même profil de personnes ? #Procès22octobre
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L'avocat des 3 plaignants est Me Slim Ben Achour. C'est l'un des avocats qui, avec le collectif Stop le contrôle au faciès, avait réussi à faire condamner l'État en 2015 à la suite d'une dizaine de plaintes pour profilage racial. #Procès22Octobrehttps://t.co/o7ohLFYaPJ
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Le député de Seine-Saint-Denis @ericcoquerel est aussi présent dans la salle.
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Présent dans la salle : l'ancien candidat à la présidentielle @benoithamon
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Trois lycéens de banlieue parisienne s’estiment discriminés pour avoir subi un contrôle au faciès, lors d’une sortie scolaire, en 2017. Ce lundi, ils attaquent l’État et le Ministère de l’Intérieur.
Ils s’appellent Mamadou, Ilyas et Zakaria, et étaient lycéens à Epinay-sur-Seine, lors des faits. En mars 2017, au retour d’un voyage scolaire à Bruxelles, les trois adolescents se font contrôler arbitrairement selon eux, à la gare du Nord, à Paris. Ils ont décidé de mener l’affaire devant les tribunaux.
“Si on ne fait rien, ça ne va jamais s’arrêter”
“Ils ont contrôlé les deux ‘renois’ et l’arabe le plus typé de la classe“, assure Mamadou, 20 ans, désormais réceptionniste dans un hôtel parisien.”On a le sentiment que si on ne fait rien, ça ne va jamais s’arrêter. Que mes petits frères, mes enfants, mes petits-enfants vivront la même situation”, poursuit-il.
Mamadou s’exprime également dans une vidéo ci-dessous du site Politis.