La ministre des Armées Florence Parly a annoncé le lancement des études préliminaires pour le futur porte-avions français. Mais celui-ci ne devrait pas être disponible avant 2035-2038.
Nom de code : PANG, pour porte-avions nouvelle génération. En ouverture du salon Euronaval, le salon du naval de défense qui vient d’ouvrir ses portes au Bourget, la ministre des Armées Florence Parly a annoncé mardi 23 octobre le lancement des études préliminaires sur le futur porte-avions français. Ces travaux de 18 mois sont destinés à faire le point sur les menaces futures et les différentes options d’architecture et de propulsion du futur navire, successeur du Charles de Gaulle, seul et unique porte-avions actuel de la Marine nationale. Ils seront séparés en trois contrats distincts, d’un montant total de 40 millions d’euros, et confiés à Naval Group, Thales, MBDA, Technicatome et les Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire.
L’objectif est clair : pouvoir prendre les grandes décisions structurantes en 2020, en tranchant notamment sur le type de propulsion du bâtiment (nucléaire, conventionnelle), sa taille, son design. La France n’a pas le droit à l’erreur : le navire devrait rester en service jusqu’en 2080, ce qui suppose de bien identifier le besoin de la Marine, et l’investissement total est estimé entre 5 et 7 milliards d’euros. “Ce porte-avions pourra servir jusqu’aux dernières décennies du XXIe siècle, nous ne pouvons pas nous permettre de le concevoir avec un horizon étriqué“, a souligné Florence Parly.
Un des grands débats porte évidemment sur le type de propulsion. Chaque choix a ses avantages, selon l’entourage de la ministre des Armées. La propulsion conventionnelle est censée permettre un développement plus rapide, de l’ordre de trois ans, et un prix inférieur de 15 à 20%. “La propulsion nucléaire permet une vraie force de frappe stratégique, mais aussi de continuer à entretenir une filière d’excellence française“, indique-t-on au cabinet. La disponibilité est aussi meilleure sur les porte-avions à propulsion nucléaire, indique-t-on de même source. A l’exception, évidemment, des “arrêts techniques majeurs” de 18 mois, nécessaires tous les 10 ans, comme celui que vient d’effectuer le Charles de Gaulle à Toulon. Si l’option nucléaire est choisie, Paris pourrait lancer une évolution du réacteur nucléaire K15 de Technicatome. Le futur porte-avions pourrait en embarquer jusqu’à trois, en fonction de la puissance nécessaire.
La taille du porte-avions est un autre sujet ouvert. Le fait que celui-ci doive embarquer le futur avion de combat franco-allemand SCAF, a priori plus grand et plus lourd que le Rafale Marine, plaide pour un navire plus imposant que le Charles de Gaulle. Ce dernier déplace 42.500 tonnes : le futur navire pourrait aller jusqu’à 70.000 tonnes. La taille maximale est liée à celle du bassin Vauban à Toulon, que le ministère des Armées n’a pas l’intention de modifier. […]