C’est désormais officiel. Ce matin, une réunion de trois heures a eu lieu au siège du “Monde” en présence des actionnaires majoritaires Matthieu Pigasse et Xavier Niel, ainsi que des représentants des journalistes. Le banquier français a ainsi confirmé la vente “il y a quelques jours” de 49% de ses parts dans sa holding Le Nouveau Monde, l’une des sociétés actionnaires du groupe Le Monde, au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Jérôme Fenoglio, directeur du quotidien, et Louis Dreyfus, président du directoire, l’ont annoncé ce jeudi aux salariés du groupe via un message, que l’AFP a pu consulter.
Au cours de cette réunion, les actionnaires majoritaires se sont engagés à ce que tout nouveau “changement de contrôle du groupe Le Monde devrait être consensuel et devrait faire préalablement l’objet d’un accord” de Mathieu Pigasse, de Xavier Niel “et du pôle d’indépendance“, qui est constitué de la Société des rédacteurs, des salariés et des actionnaires historiques. Les modalités de ce droit d’agrément doivent être précisées par écrit d’ici deux semaines. Chaque partie disposera donc d’un droit de veto sur une telle opération. Matthieu Pigasse a tenu à rassurer les salariés du groupe en assurant que l’investissement du Daniel Kretinsky était “minoritaire et non contrôlant” et qu’il “conservait seul le contrôle de la société Le Nouveau Monde“.
Interrogé sur France Inter le 19 octobre dernier, le directeur du journal Jérôme Fenoglio avait déclaré être prêt à “discuter avec monsieur Kretinsky“. “Je n’ai qu’une inquiétude dans la vie : que l’indépendance du ‘Monde’ soit remise en cause d’une manière ou d’une autre. L’indépendance du ‘Monde’ ne se négocie pas, elle ne se fragmente pas, elle ne se réduit pas. Elle est irréversible et c’est un bien commun“, avait-il averti, saluant ensuite l’indépendance totale laissée jusque-là par les actionnaires actuels, Matthieu Pigasse et Xavier Niel. Jérôme Fenoglio en avait par ailleurs profité pour annoncer que son journal allait enquêter sur “qui est ce monsieur Kretinsky“.
