Alors que le conseil supérieur des programmes termine son travail de révision, le géohistorien Vincent Capdepuy juge, dans une tribune au « Monde », ceux de sa discipline très conservateurs. Laissant peu de place à la réflexion, ils omettent, selon lui, les nouvelles approches historiographiques.
[…] Certes, on ne s’attendait à aucune révolution. Souâd Ayada, la présidente du Conseil supérieur des programmes, et Jean-Michel Blanquer, son ministre de tutelle, avaient déjà balisé le terrain lors de diverses interviews. L’histoire se devait d’être un récit chronologique et avait pour mission de faire aimer son pays. Ce qu’on sait des programmes n’a fait que confirmer nos craintes. Quelle misère intellectuelle !Ils semblent directement sortir du magasin d’antiquités. La poussière est encore dessus. En une enfilade chronologique bien connue, on va de l’héritage de l’Antiquité gréco-romain e et du Moyen Age à la guerre froide et au monde multipolaire d’aujourd’hui, en passant par l’humanisme et les «grandes découvertes», les monarchies française et britannique, la Révolution et l’Empire, les guerres mondiales…
Ces programmes pourraient sembler rassurants car très conservateurs, très conformes à un roman civilisationnel bien installé depuis plus d’un siècle , avec les ajustements nécessaires pour la période la plus contemporaine. Rien de choquant ? Peut-être. […]