ANALYSE – Comment le candidat honni par la gauche a-t-il pu gagner l’élection présidentielle au Brésil ? L’écrivain Sébastien Lapaque, fin connaisseur du pays, où ses livres sont traduits, est actuellement sur place. Il analyse les clefs d’une victoire.
(…) La revendication de l’ordre, de la coutume et du commun exaspère la gauche postmoderne qui crie au racisme, à l’homophobie et au machisme.
Au Brésil comme partout ailleurs, ces gens font les avantageux, persuadés qu’il leur suffit d’avoir dénoué tous les liens de naissance pour échapper à la sujétion. Ils affectent de ne pas aimer ce qu’aiment les autres, d’aimer autrement que les autres ; ils prétendent croire ce que personne n’ose croire et rejeter ce que tout le monde croit ; ils détricotent le monde selon leur caprice, déconstruisent la vie et se bricolent des idéologies à leur mode, pour eux seuls, satisfaits de suivre en aveugles toutes les chimères en accordant l’avantage à ce qui sépare.
Dimanche dernier, au terme d’une campagne électorale atroce sur les réseaux sociaux, dans un pays blessé, profondément divisé, « l’homme cordial » brésilien (expression désignant le primat des sentiments et des émotions qui caractériseraient le caractère national) a dit stop.
En matière de sécurité, Jair Bolsorano devrait adopter une ligne dure. Il veut investir massivement dans les effectifs de la police, a promis de réduire la majorité pénale à 17 ans et de donner carte blanche aux policiers face aux délinquants.
Il souhaite également assouplir la législation sur le port d’arme. Selon lui, “les armes sont des instruments qui peuvent être utilisés pour tuer ou pour sauver des vies. Ça dépend de qui s’en sert”. De plus, il veut assurer la “protection juridique” de policiers s’ils font usage de leur arme en service.
Défenseur des valeurs chrétiennes et de la famille, il devrait également prendre un tournant conservateur en matière de mœurs et d’éducation.
Acclamations, feu d'artifice… des images de liesse à Rio après la victoire de Jair Bolsonaro pic.twitter.com/B2wx8rPVl7
— BFMTV (@BFMTV) October 29, 2018
Une victoire nette. Candidat de l’extrême droite, Jair Bolsonaro a été élu président du Brésil, dimanche 28 octobre, avec un peu plus de 55% des voix, face au candidat de la gauche.
Obrigado pela confiança! Vamos juntos mudar o Brasil! pic.twitter.com/eeAdr0dc13
— Jair M. Bolsonaro (@jairbolsonaro) October 28, 2018
#Brésil🇧🇷 #Eleiçoes2018
Evidemment immense fête avec beaucoup de monde sur les esplanades de Rio et Sao Paulo pour les soutiens de Bolsonaro, et les manifestations d’oppositions font face aux CRS. pic.twitter.com/13V6mLhNO5— Guillaume A. (@Guillaume_Alv) October 28, 2018
Matteo Salvini : “Même au Brésil les citoyens ont renvoyé la gauche à la maison! Bon travail au Président Bolsonaro, l’amitié entre nos peuples et nos gouvernements sera encore plus forte !!!”
🔴Anche in #Brasile i cittadini hanno mandato a casa la sinistra!
Buon lavoro al Presidente #Bolsonaro, l’amicizia fra i nostri Popoli e i nostri Governi sarà ancora più forte!!!🇮🇹🇧🇷#Eleiçoes2018 #OBrasilVota17 pic.twitter.com/UC3bHM9IY0— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) October 28, 2018
#Bolsanaro a promis à Salvini d’extrader Cesare Battisti (terroriste communiste, quadruple meurtrier de policiers, d’un bijoutier et d’un boucher) vers l’Italie au plus vite.
Lula lui avait accordé l’asile politique le dernier jour de son mandat, comme un crachat.
— Alexandre (@IskandarBnt) October 28, 2018
Crowd outside of Bolsonaro’s house has just heard about first exit poll: Bolsonaro 54% Haddad 46%. pic.twitter.com/h5tBu9xJn0
— Diane Jeantet (@dianejeantet) October 28, 2018