Une étudiante porte plainte pour injures antisémites à la fac de médecine de Paris 13. La commission de discipline de la faculté a été saisie. Elle a confié à Europe 1 le harcèlement dont elle fait l’objet de la part d’un groupe d’élèves.
L’étudiante aujourd’hui isolée, soutenue seulement par une poignée d’amis et la direction de l’établissement, est “qualifiée de traître et même de cancer de la promotion”.
Au départ, c’est un groupe de copains, des garçons et des filles dont les blagues récurrentes sur les juifs finissent par lasser Rose*, 19 ans, étudiante en deuxième année de médecine à l’université Paris 13. “Dès le début, j’ai expliqué que ça me blessait, j’ai dit qu’on ne pouvait pas rire de la Shoah, mais on est passé des blagues sur la Shoah à des saluts hitlériens, puis on invente un jeu qui s’appelle le ‘freespa’ [contraction de frisbee et kippa], le lancer de kippa qu’on jette par terre”, raconte-t-elle au micro d’Europe 1. En réponse à ses remarques, les membres du groupe rétorquent que c’est “de l’humour”, qu’elle “s’insurge pour rien”.
Un week-end d’intégration “Auschwitz 2019”. Rose s’éloigne d’eux mais se retrouve “montrée du doigt”, “harcelée”. Menacée de se faire “trasher” lors du week-end d’intégration 2018 qu’organisait ce groupe, membre du Bureau des élèves, et privée de filleul, Rose préfère renoncer à s’y rendre. Deux semaines plus tard, un étudiant l’alerte sur une nouvelle conversation Facebook “WEI (pour week-end d’intégration) 2019”, dans laquelle le nom de Rose revient sans cesse. Des dizaines de captures d’écran jointes à la plainte et qu’Europe 1 a pu consulter appuient le récit de Rose. […]