Sur les 15.000 saisonnières marocaines embauchées pendant la cueillette de fraises l’été dernier en Espagne, environ 4.000 ne sont pas retournées au Maroc.
Des sources au sein du ministère de l’Intérieur marocain citées par le journal El Pais confirment les chiffres avancés depuis des semaines par plusieurs responsables espagnols qui se sont inquiétés du non-retour des saisonnières marocaines.
Un membre de l’équipe chargée du recrutement reconnaît que cette année, le processus de sélection a été beaucoup plus laxiste que les années précédentes. Il y avait de nombreuses femmes qui n’avaient jamais travaillé dans la fraise et leur objectif était de fuir la misère, explique le responsable qui reconnaît que 40% de ces femmes ne sont pas revenues au Maroc.
Les conditions imposées par l’Espagne pour être embauché dans les champs avaient permis jusqu’à maintenant de contenir ce phénomène à un niveau acceptable. Ces femmes devraient être âgées d’au moins 40 ans et avoir des enfants à charge de moins de 14 ans mais la forte demande de la part des exploitants a poussé les recruteurs à être moins regardants. « Certaines femmes étaient enceintes de 7 mois et d’autres n’ont travaillé aucun jour dans les champs alors que certaines n’ont été vues dans les exploitations que pendant quelques jours avant de s’évaporer dans la nature. »